Les mini-maisons, une mode ou un mode de vie ?

Les mini-maisons, une mode ou un mode de vie ?

par Myriam Caron, le 19 septembre 2017

photo à la Une: ©Inhabitat.com

Si quelqu’un n’a pas encore entendu parlé de ces mini-maisons (du terme anglais Tiny House), c’est qu’il ne regarde jamais la télé (super!) ou qu’il est complétement décroché des médias sociaux, car on les voit PARTOUT! Il y a toute une panoplie d’émissions de télévision entièrement consacrées à la fabrication de celles-ci ou aux péripéties des acheteurs potentiels en quête d’aventure et de GROS changements dans leur vie. Les mini-maisons se font un peu plus timide au Québec, mais on ressent tout de même cet engouement qui prend tranquillement force pour ce nouveau style d’habitation et ce nouveau mode de vie.

Historique

Les mini-maisons ne datent pas d’hier. Tous les peuples nomades ont, bien sûr, été les pionniers de ce type de mode de vie, qui est axé sur le déplacement. Ils devaient vivre à différents endroits selon le rythme des saisons et de la nature qui les entourait.

Charles Miller, en 1929, a créé la première mini-maison sur roues à Ogden, dans l’Utah. Son concept, muni de grandes fenêtres maximisant la lumière, est tout à fait remarquable et ressemble beaucoup à ce que l’on retrouve encore de nos jours sur le marché! Quel innovateur!

©mapetitemaison.com - Photo montrant Charles Miller avec sa mini maison, en 1929

Naissance d’un mouvement

Il y a toujours eu présence de mini-maisons dans le monde, mais le mouvement des Tiny Houses en tant que tel est né aux États-Unis, suite à la crise économique de 2008. Plusieurs familles américaines vivant une dure épreuve financière se sont tournées vers ce nouveau mode de vie simplifié. D’autres ont suivi pour des raisons plus environnementalistes, ou d’autres pour une vision antiestablisment. Et maintenant, de plus en plus de gens adoptent ce mode de vie à la nomade, juste parce qu’ils ont envie de vivre leur vie, au rythme de leur choix.  Parfois, il s’agit d’une écoeurantite aigue du métro/boulot/dodo, de toute cette montagne de comptes à payer, du stress de la ville, et j’en passe. Il y a un déclic qui se fait, un appel vers quelque chose de nouveau, la quête du changement. Du gros changement dans si petit…

©TinyHouse Baluchon - Odysee vue de l'extérieur
©TinyHouse Baluchon - Odysee vue de l'intérieur
©TinyHouse Baluchon - Odysee vue de l'intérieur
©TinyHouse Baluchon - Avonlea vue de l'extérieur
©TinyHouse Baluchon - Avonlea vue de l'intérieur
©TinyHouse Baluchon - Avonlea vue de l'intérieur
©TinyLiving.com - Kokosing vue de l'extérieur
©TinyLiving.com - Kokosing vue de l'intérieur
©TinyLiving.com - Kokosing vue de l'intérieur

Les tiny houses arrivent en Asie

Le manque d’hébergement dans la ville de Pyeongchang, en Corée du Sud, hôte des jeux d’hiver 2018, a donné l’idée aux architectes de concevoir quelque chose laissant le moins d’empreinte possible sur l’environnement. Ils ont opté pour bâtir des mini-maisons ! La ville accueillera donc le projet intitulé The Tiny House of Slow Town, conçu par les firmes The +Partners et DNC Architects. Les mini-maisons seront construites avec le moins d’impact possible sur l’environnement et seront situées dans un des endroits les moins pollués de la région. Le prototype de la mini-maison est absolument magnifique et les détails architecturaux, très réfléchis. Il s’agit vraiment d’un superbe concept.  Belle initiative!

©Inhabitat.com - Slow Town Tiny House Project
©Inhabitat.com - Slow Town Tiny House Project
©Inhabitat.com - Slow Town Tiny House Project

Ici-même au Québec !

Au Québec, on va se le dire, on doit carrément être très courageux pour adopter ce type de mode de vie à l’année, car passer l’hiver dans si petit peut ne pas convenir à tous. Dans mon cas, ce serait cabin fever bien assez vite! J’ADORE l’hiver et jouer dehors, mais c’est la partie cocooning dans un si petit espace qui, dans mon cas, serait quasi impossible. Par contre, vivre en plein nature, oh que oui ! 😊

La ville de Lantier, dans les Laurentides, devient une des premières municipalités au Québec à offrir la possibilité aux enthousiastes de mini-maisons de venir s’installer dans un secteur dédié. Voici d’ailleurs une vidéo d’un propriétaire de mini-maisons, résidant à Lantier : https://www.youtube.com/watch?v=CMuJb-bDXx0

J’ai bien l’impression qu’avec la popularité à la hausse de ce type de maison, d’autres municipalités devront, elles aussi, embarquer dans cette nouvelle vision, ce nouveau mode de vie. Et ainsi l’adapter au développement des villes. Et tant mieux ! Cette année avait lieu la 3e édition du festival des mini-maisons au Vieux-Port de Montréal (www.festivalminimaisons.quebec ) et je suis certaine qu’à chaque année, de nouveaux curieux embarqueront à leur tour dans ce beau mouvement collectif.

©écohabitation

Mon petit nid

Une jeune famille québécoise en quête de changement et adepte de mini-maisons ont opté pour ce style de vie à la bohème. Ils ont décidé de construire leur propre mini-maison et de prendre la route en famille à l’aventure ! Vous pouvez d’ailleurs les suivre sur Instagram @tinyhousetinid.

Au moment d’écrire cet article, ils étaient sur la Côte Ouest américaine, en Californie. Leurs photos sur leur compte Instagram nous donnent réellement le goût de tout donner et de faire le grand saut comme eux ! Je les trouve vraiment extraordinaire de faire ça, bravo ! Que de beaux souvenirs mémorables. Avoir quelques lunes en moins, j’y songerais, c’est certain 😊.

©Tinyhousetinid sur Instagram
©Tinyhousetinid sur Instagram
©Tinyhousetinid sur Instagram

Réglementation trop sévère ?

Un des gros bémols à ce mouvement de mini-maisons au Québec est la réglementation de plusieurs municipalités, c’est-à-dire que certaines vous refuseront carrément ce type de maisons, car soit elles sont considérées comme une structure mobile, soit elles sont plus petites en superficie que les minimum requis. Certaines villes ont commencé à assouplir leur réglementation en faveur des mini-maisons, telles que Dixville, en Estrie, et Lantier, dans les Laurentides.

 

Avant de vous lancer dans ce type de projet, faites vos recherches, allez voir les fabricants de mini-maisons et parlez avec des personnes vivant de ce type de mode de vie depuis quelques années. Adopter ce style de vie demande beaucoup de préparation, autant matérielle qu’émotionnelle. Vous devez être prêt et bien informé. Voici un lien concernant une tonne d’infos très utiles et essentiels à connaître avant de vous lancer dans ce type de projet. Il y a aussi, sur ce même site, d’autres vidéos de visites de mini-maisons. http://www.habitationsmicro.com/atelier-tiny-house/

©Tinyhouse Baluchon
©Fullumco-Tumblr

Investissement… à court terme

Ce qui est formidable avec ces mini-maisons est le coût de départ. On peut facilement avoir une maison hyper confortable et top design pour une fraction du prix d’une maison bâtie sur un terrain. Mais le hic est que, puisque celle-ci n’est pas bâtie sur un terrain, elle ne prendra jamais de valeur… au même titre qu’un véhicule (je fais surtout référence aux mini-maisons sur roues).

De plus, vous ne devez pas exclure tous les frais d’entretien de votre véhicule, qui, lui, portera toute la charge de votre maison durant le transport et déplacements de celle-ci. En plus du coût (exorbitant) de l’essence… Un point à ne pas négliger.

Aussi, on doit toujours penser à la revente lors de notre investissement (peu importe le style de maison), qui, elle, sera plus difficile pour une mini-maison que pour une maison traditionnelle, car son marché est beaucoup plus restreint (pour l’instant). C’est tout de même un « pensez-y bien », avant de faire le grand saut! 😊

©Tinyhouse Talk
©Tinyhouse.net

Véritable mode de vie

Au départ, je dois vous avouer que j’ai d’abord et avant tout été attirée par l’esthétisme de ces jolies mini-maisons qui me rappelait de petites maisons de poupées, pour les grands. 😊

Mais, plus j’approfondissais mes recherches et plus je me suis rendu compte que les mini-maisons, c’était big. Au delà de ce que nous montre les émissions de télé et de ce que l’on voit sur les réseaux sociaux. J’admire vraiment les gens qui se tournent vers ce mode de vie simplifiée, qui ose se départir de l’ensemble de leur bien matériel pour se procurer une vie meilleure, une vie plus saine, plus authentique. Il y a un réel mouvement vers ce mode de vie… qui dépasse le côté à la mode de cet engouement. Et s’il y a un mouvement, c’est qu’il y a un désir de changer les choses, besoin d’un nouveau souffle et de faire autrement. Et ça, c’est quelque chose qui me plaît beaucoup.

Myriam

©TinyLiving.com
©TinyLiving.com
©Tiny House Town